Monday, November 12, 2007

Objets originaux


Il est clair pour moi que créer des objets originaux devient de plus en plus difficile. Mais je me dois de continuer surtout parce que je ne crois pas avoir créé tout ce que je peux faire. Etre visionnaire aujoud'hui, ça peut me coûter cher, mais je dois le faire, à tout prix.
Comme styliste, je ne crée pas des vêtements, je les pense. J'ai certaines idées, et c'est très important pour moi de continuellement remettre en question les idéaux occidentaux sur la forme du corps et la construction du vêtement et sur le sexisme de la société. Je crois que Mademoiselle Gabrielle "Coco" Chanel, en son temps, a vraiment révolutionné la mode avec ses vestes célèbres (à l'époque les vestes étaient limitées aux hommes). Ses vestes ont donné aux femmes l'autorité et le pouvoir qui étaient absents longtemps.
Je commence à préférer l'androgynie des chaussures plates (en même temps, je ne déteste pas les talons hauts), des pantalons baggy masculins et des vestes aux épaules tombantes.

Loin des catastrophes naturelles


Après un vol de douze heures, je suis arrivée à l'aéroport JFK à New York ce matin. J'avais l'intention de parler aux candidats des élections présidentielles (les éditeurs voulaient qu'un des correspondants rendent compte de ce sujet quelques fois chaque mois), mais il me semble que je vais prendre un vol vers Los Angeles ce soir. Ils ont besoin d'un journaliste qui peut écrire les nouvelles des incendies en Californie pour une semaine.
Je n'étais jamais choisie pour rapporter un tel événement qu'un désastre naturel. En France, ce type de nouvelles est très rare, et les Français, dans leur situation géographique, se trouvent très loin des conditions propices aux catastrophes comme les incendies, ou bien les tremblements de terre ou les tsunamis. Je ne sais pas à quoi m'attendre, ou comment rapporter un événement si émotionnel. Il est, de temps en temps, difficile de raconter une histoire de désastre et de perte en évitant l'aspect émotionnel. Mais pour le journal, c'est juste les faits de la catastrophe qui sont importants. Mais, pour moi, ça n'est pas suffisant. Sans émotion, comment pourrait-on vraiment comprendre les choses qui sont tellement éloignées de nous?

Le 14 mars 1996


Hélas, M. Jourdain n'était pas l'ange de Dieu comme je le croyais, mais celui du Diable. La semaine dernière, quand il était en train de m'expliquer toutes les auditions qu'il avait organisées pour moi avec des metteurs en scène célèbres, il m'a plaquée, en disant «Un moment, s'il vous plaît, Mademoiselle Proust», car qu'il avait besoin d'aller téléphoner à son client pour vérifier l'heure exacte d'une de mes auditions. Et je l'attendais, naturellement, je l'attendais ... l'attendais; mais ma profonde patience était tout à fait en vain. Après cinq heures d'attente, je savais qu'il n'allait jamais revenir.
J'ai quitté son bureau, le coeur brisé, sans savoir où aller. J'avais seulement dix francs dans ma poche, et rien à la banque. Vagabondant désespérément, je suis passée derrière d'une vieille usine de chaussettes, où il y avait tant de cageots et de boîtes vides. J'en ai volée une, et je l'ai emmenée dans une ruelle noire, peu frequentée sauf par une meute des chiens affamés qui y rôdaient en cherchant un morceau de nourriture pourrie.
C' est là où je me suis installée en ce moment, oubliée, inconnue. J'ai beau chercher un boulot; personne ne veut embaucher une S.D.F. Je sais ce que le monde pense de moi, que je suis une vraie inutile, sale, dégoûtante. Et ils ont raison; je ne suis personne!

Monday, November 5, 2007

Mode, consommation et gaspillage



L'industrie de "la mode" comme nous la connaissons aujourd'hui est née, plus ou moins, au vingtième siècle et surtout après la Seconde Guerre Mondiale. A cause de la richesse matérielle après la guerre aux Etats-Unis, la consommation dans ce pays a explosé, pendant que la consommation des hommes est devenue de plus en plus hors contrôle. D'autres pays ont suivi. Le capitalisme triomphe dans chaque coin du monde. On dit qu'après la Seconde Guerre Mondiale, les gens ont commencé à consommer des biens plus que jamais, et plus de choses ont été consommées après la Guerre que jamais dans le monde entier.
Franchement, je sens de plus en plus que l'étendue de la consommation est beaucoup trop en même temps. Après la Guerre c'était bien sûr important pour nous d'avoir une affluence et que nous ayons assez, mais aujourd'hui il y a du gaspillage qu'on ne peut pas justifier. Pensez aux vêtements qui sortent chaque saison, aux produits électroniques qui resortent dans quelques mois, aux allées de supermarché fourrés avec une douzaine de marques et une douzaine de types de lait (écrémé, soja, entier ... ) ... Avoir le choix c'est bien, mais c'est parfois bouleversant ...
Chaque collection que je fais pour les défilés, je sais que mes créations de luxe n'arriveront jamais à la plus grande partie du monde. La mode, comme nous la connaîssons aujoud'hui, s'en fout de la modération. La mode c'est l'art, on ne peut pas le compromettre. Alors, comment concilier le gaspillage de la consommation et du capitalisme d'aujourd'hui et l'égotisme d ela mode? Cette question je ne l'ai pas encore résolue.

Sunday, November 4, 2007

Thanksgiving au Québec



La semaine dernière je suis allée à Montréal pour fêter l ' Action de Grâces. Au Canada, ce jour férié a lieu chaque premier lundi du mois d'octobre. Tous mes amis américains s'en moquent parce que c'est la même chose que le «Thanksgiving »aux Etats-Unis (même avec les pèlerins et les indiens), mais ça tombe sur un différent jour de l'année. En fait. fêter en octobre est plus logique parce que la raison pour la fête est de célébrer la récolte, ce qui se passe d'habitude en octobre (au moins pour les canadiens, comme il fait froid plus tôt dans l'année). C'est impossible de les en convaincre ... mais ça n'a pas d'importance, parce que ce qui me rend heureuse, c'est que je peux fêter le Thanksgiving deux fois dans une année, et donc je mange deux fois de la dinde!
Outre la dinde, au Québec on cuisine la tourtière (une tarte à la viande hachée), la poutine (des frites avec de la sauce poutine et du fromage), et bien sûr une tarte au sirop d'érable. C'est vrai que, au Québec, l'Action de Grâces n'est pas grand' chose parce que c'est une fête protestante et la province est plutôt catholique, mais ma famille cherche toujours une raison pour cuisiner un grand repas ensemble! Le mardi suivant, nous sommes allés chez mes grands-parents en Charlevoix, une très adorable région bucolique au nord-est de Québec, sur le fleuve St. Laurent. C'était plus beau que ce dont je me souvenais. Bien que j'aime bien habiter à New York-l'énergie, la diversité, la culture- je sais que Québec sera toujours dans mon coeur.

Les nuits sont chaudes


Ah, ma boufsh (bouche). Quel ma-heur (malheur) que la ouhuit (nuit) a fini comme tha (ça).
Pourquoi ma boufshe (bouche) me blethe (blesse)-t-elle tellement? Cheu (Je) crois que chez (j'ai) perdu une dent ... Mais il faut que cheu (je) raconte thête (cette) histoire: Thêtait (C'était) une belle ouhit (nuit). Thêtait (C'était) une nuit de lune -Ieith (les) étoiles brillaient, l'air n'était fwoid (froid), et il y avait un petit vent. Cheu (Je) thuith (suis) allé à la première thoirée (soirée) de l'année, une thoirée (soirée) pour rassembler de l'argent pour les cheunth (gens) avec le S.I.D.A. Chêté (J'étais) avec ma belle Mme. Childe et notre fith (fils) bête, Sydney. Thêtait (C'était) tha (sa) première fois d'aller à une thoirée (soirée) et il a apporté une cheune (jeune) demoiselle charmante - Alithée (Alizée). Toutes les choses thont (sont) allées biens -les mets et le dîner, ils étaient délithieux (délicieux). La musique était fantathtique (fantastique). Mais, il y avait un problème .... Alithée (Alizée) était la bonne amie d'un autre cheune (jeune) homme. Thêt (cet) homme était là, bien que cheu (je) ne thais (sais) quoi pourquoi. Thethes (Ses) parents habitent dans le 19me arrondithement (arrondissement). Cheu (je) thais (sais) tha (ça) parthe (parce)-que quelques mois pathées (passées), theth (ses) parents ont inthité (incité) un bouleverthement (bouleversement) fasciste. Bah ... racaille. Et, pour rendre courte une hithtoire (histoire) longue, quand thethe (ces) deux hommes the (se) thont (sont) vus, il y avait un grand brouhaha. Malheurethement (Malheureusement), the (ce) n'était pas mon fils qui a mal à la tête, mais c'était moi!
Cheu (je) crois que vous comprenez, maintenant, pourquoi cheu (je) parle comme tha (ça).
Alors, cheu (je) ne peux pas parle non pus (plus), parce que mes bethures (blessures) me font mal.

Mon petit chien Bubba et sa nouvelle amie



Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon petit chien qui s'appelle Bubba. Avant mardi, je ne pouvais pas décider ce que je devrais lui donner pour cette occasion spéciale, mais soudain, hier soir, une bonne idée s'est présentée à moi!
Ce matin, je suis allée à l'organisation bénévole d'aide aux animaux pour lui trouver une nouvelle amie. Et bien sûr, j'ai trouvé l'amie parfaite pour mon cher Bubba. Au bout de la dernière allée, dans la dernière petite cage, c'était la chienne la plus mignonne et la plus délicate de toute. C'était un labrador avec un pelage blond et soyeux. Quand je l'ai chouchoutée, elle m'a affectueusement mordillé à la main. Je suis tombée amoureuse!
Immédiatement, je l'ai apporté chez moi pour connaître Bubba. Bubba est plus grand qu'elle, mais ce n'était pas un problème parce qu'il est aussi très amical. Après avoir fait connaissance avec elle, Bubba et ma nouvelle chienne ont couru en rond dans mon appartement. À ce moment, j'ai décidé de l'appeler Belle (j'aime les noms qui commencent avec la lettre « B »).
Maintenant, quand je ne suis pas chez moi, je sais que Bubba n'est pas solitaire: il a une nouvelle amie qui s'appelle Belle et ils s'amusent tout le temps! Je pense que Belle était un cadeau parfait pour célébrer l'anniversaire de Bubba.

Joyeux anniversaire!


J'ai passé ce week-end chez mes parents en Provence. C'était l'anniversaire de mon petit ami, Guillaume, et nous avons préparé une fête pour lui en secret! Il n'en avait aucune idée; il pensait que nous allions le fêter avec seulement un petit dîner au restaurant local. Mais, puisque c'est son trentième anniversaire, je ne pouvais résister à la tentation de lui donner une énorme fête extravagante! J'ai invité tous ses amis d'université et tous les avocats avec lesquels il travaille. Sa famille habite en Provence aussi, donc ils allaient chez mes parents avant moi pour aider aux préparations. J'ai fait ses desserts favoris, la mousse au chocolat et les babas au rhum, en avance chez moi, et je les ai cachés dans le coffre de notre voiture pendant notre voyage. Mes parents ont réservé une grande salle à l'hôtel de luxe dans leur ville, et ils se cachaient là avec les parents de Guillaume quand nous sommes arrivés. Tous les autres invités, y compris quelques-uns de mes amis, y sont descendus pour que Guillaume ne soupçonne rien. J'ai expliqué à Guillaume que mes parents étaient en train de faire des courses en ville et qu'ils nous retrouveraient au restaurant. Pour le reste de l'après-midi, nous nous sommes détendus chez mes parents en lisant et en regardant la télé, mais j'attendais avec impatience le soir et la fête!
Après m’être habillée (j'ai acheté une nouvelle robe juste pour cette grande occasion!), j'ai aidé Guillaume avec sa cravate, et j'ai vérifié que mes desserts étaient encore sains et saufs dans le coffre. Puisque nous devions aller à l'hôtel et pas au restaurant, j'ai persuadé Guillaume de me laisser conduire. Nous avons causé normalement pendant le trajet, mais quand nous sommes arrivés à l'hôtel, Guillaume a commencé à m'interroger.
Complètement stupéfié, il est entré dans la salle, et c'était comme un conte de fées! Dedans, il y avait tous nos amis et nos familles qui bavardaient au milieu de beaucoup de fleurs et de ballons et de bougies. Tout le monde a chanté « Joyeux Anniversaire!» pour Guillaume, et il était tellement vachement surpris! Le chef du restaurant de l'hôtel nous a cuisiné un repas délicieux, et quand j'ai présenté mes desserts à Guillaume (avec une petite bougie « 30 » sur un des babas), il m'a donné très romantiquement un grand bisou! Nous avons dansé, mangé, et célébré pour le reste de la nuit. C'était une fête parfaite que Guillaume et moi nous rappellerons pour toujours!

Le 23 décembre, 1995


Ça fait deux mois aujourd'hui que j'ai rencontré un homme qui s'appellait M. Jourdain-- un homme que j'ai rencontré pour la première fois devant le Théâtre de Paris, la première personne qui croyait en moi.
Je venais d'y aller pour auditionner pour une pièce, une audition pour laquelle j'avais dépensé une grande partie de mes économies pour acheter une belle robe toute neuve au marché aux puces du coin. Enfin, c'était la seule nouvelle chose que j'aie jamais eu dans ma vie. Car quand j'étais jeune, mes grand-parents me disaient toujours que je ne méritais absolument rien de nouveau, rien de spécial (ils ne savaient pas, évidemment, la vraie valeur de mon serpent en peluche fidèle Maxine ... il était terriblement spécial pour moi). Mais cette robe, comme elle sentait bon, comme le satin frais! Et je m'étais fait faire les cheveux, tout bouclés, comme les cheveux des filles qui étaient allées au lycée avec moi, les jolies filles populaires que tous les mecs aimaient. Mais quand je suis arrivée au théâtre, ce théâtre brillant qui aurait pu changer mon destin, le metteur en scène m'a dit «Désolé!», que les auditions avaient fermé, et que l'actrice qu'il cherchait avait été déjà trouvée. Et quand j'ai quitté le théâtre, le mauvais théâtre qui avait ruiné ma vie, mon avenir, je croyais que j'avais entendu ce metteur en scène et ses amis rigoler, rigolant probablement parce qu'ils m'avaient déçue.
J'ai pleuré et j'ai pleuré et j'ai pleuré en quittant le théâtre, mes larmes tombant sur ma nouvelle robe en satin qui la maculaient avec leur sel. Je crois que je pleurais si fort que Dieu m'a entendu, parce que c'était à ce moment-là qu'il m'a envoyé un ange. Un ange sans ailes, mais un ange tout de même, qui s'appellait M. Jourdain. Il m'a promis qu'il pourrait m'aider à devenir une vraie vedette de cinéma, pour le bon prix. Mais n'importe quel prix est le bon prix! Comment peut-on mettre une valeur monétaire sur la célébrité!
Un jour, dans le futur proche maintenant, je serai connue. Je ne serai pas une femme oubliée, un membre passif de cette société méchante. Tout le monde me connaîtra. Bientôt, bientôt...

Des souvenirs ...

Mes souvenirs préférés de mes parents sont de nos vacances à Rome il y a cinq ans. C'était ma première visitedans un pays méditerranéen. Et quel art! Quelle architecture !
Je pense que mes parents ont pris cent photos de moi devant chaque monument ... Nous sommes allés au Colisée, au forum romain, à la Piazza Navona, au panthéon. Mon père a expliqué l'histoire de chaque site ancien parce qu'il a toujours fait de la recherche avant d'aller quelque part. À la Piazza di Spagna, ma mère et moi avons fait du shopping. Il y a beaucoup de magasins de marque là, comme Gucci, Cartier, Valentino, Dior, Ferragamo, et Armani. C'était super! Et puis nous avons mangé un dîner de huit plats au restaurant très connu dans la villa Borghèse, qui domine la Piazza del Popolo. Je me sentais si cultivée! Après avoir fini, nous nous promenions le long du Tibre. Le Vatican est si beau de nuit. A partir de ce moment-là, j'ai commencé à cuisiner la nourriture italienne. Pour le reste du voyage, j'ai essayé de goûter d'autant de choses que je pouvais. Et j'ai mangé beaucoup de glace italienne! Maintenant que mes parents sont morts, je me souviens de ce voyage tendrement parce que j'ai passé beaucoup de temps avec eux, et j'ai découvert mes passe-temps: cuisiner, architecture, et shopping, bien sûr!